Les Evangiles motocyclistes et la genèse selon saint Manu (2)

Chapitre 2 : Des mollets aux moteurs thermiques

Dans la liste des héros de l’époque il y a le commandant Robert (Bob) Morane et son ami Bill. Pour que les gentils brillent il faut un méchant et se sera l’Ombre jaune. Notez qu’a l’époque le péril est jaune, à l’époque seulement ?

Donc après la bicyclette petit modèle comme sur la photo ou je fais la course avec les grands dans l’impasse caillouteuse de chez la grand-mère à Châtenoy le Royal j’ai l’immense plaisir d’avoir une bicyclette neuve à l’occasion d’une récompense pour le travail à l’école.

Il faut écrire que j’ai vite compris que travailler à l’école c’est moins fatiguant que les champs ou l’usine et surtout que sans don particulier pour les arts et les métiers manuels c’est mieux d’avoir des diplômes. Il n’y a pas de génie méconnu il faut savoir connaitre ses atouts et ses faiblesses.

Donc pilote d’avion comme le commandant aurait pu être une option mais fallait vraiment bosser et être sportif. Travaillant juste pour la moyenne sauf quelques coups d’éclats (cf. le vélo) et n’étant pas doué pour le sport et la compète j’ai choisi l’école.

C’est donc naturellement que cette bicyclette grand randonneur, double porte bagages, double système de poignée de freins au guidon me fit dévaler les pentes et les passages à niveau et me permis de sortir à deux roues de plus en plus loin de chez nous. Le début d’une grande liberté, celle de circuler, un droit acquis après des luttes contre quelques classes aristocratiques et malfaisantes. Un droit quand il n’est pas respecté par d’autres me rend fou comme un animal sauvage qui tourne dans sa cage. La liberté, rouler …..

Une grande évolution que ces années la puisque nous habitions enfin dans un HLM avec chauffage, fini la corvée de bois, eau chaude et une salle d’eau avec une baignoire sabot. Et puis les caves des HLM quel monde autant différents que souterrain comparé à la vie à l’extérieure.

Dans le local commun il y avait le Solex de mon père, il n’en n’avait plus l’usage étant véhiculé en 4 L pour ses trente ans passés. Ce Solex lui avait permis pendant des années d’aller « au chagrin » tous les jours que Dieu a fait. J’aurai dû respecter ce souflo.

Ce fut l’heure de mes expériences électriques, après avoir fait sauter tous les fuses et disjoncteurs de ma cage d’escalier suite a un branchement en direct des phases l’une sur l’autre je me suit attaqué au Solex. Précision, c’est un premier modèle a col de cygne et sans embrayage si non pas drôle. La bougie est à l’extérieure et pas d’éclairage.

Le genre de tripe qui dans la fin des années 60 début des 70 on balançait dans les décharges sauvages après avoir tenté le cross, pas terrible en tout terrain cette drouille.

Revenons à l’électricité et sa mystérieuse fée. Pour avoir de l’éclairage il faut du courant et du courant il y en a la bougie CQFD. Donc phare de vélo, un fil ampoule à la bougie, démarrage.

Ne marche pas, merdum donc main sur la bougie en roulant pour vérifier si jus. Je confirme y en a, résultat gadin, soleil gamelle comme tu voudras et roue voilée ….

J’ai aussi essayé de remettre en place la fourche munie avec la roue dans le tube tout en huilant (avec de l’huile pas de la graisse) les billes. Résultat il manquait une partie (grande) desdites billes et le guidon coinçait.

Game over, fin de ce Solex. Je ne sais pas comment il a disparu, poubelle, abandon dans la cave, don ?

Finalement pour 20 NF je me suis payé un 1700 vite transformé en 2200 par le changement de culasse à bougie extérieure pas une culasse a bougie enclose.

C’était pendant une journée de travail a la station-service, un type qui faisait le plein de mélange et qui voulait passer à autre chose, une mob peut être. C’est drôle ces signes du destin, à la même station bien plus tard vers mes 16 ans j’ai ainsi acheté pour 500 NF une dauphine a un type qui avait commandé une R8.

Cette dauphine me servira plus tard pour commencer ma vie de motard.

Pour le moment je n’ai pas encore 14 ans, pour quelques mois, et j’emprunte des Bleus, des vrais Motobécane, des mobylettes quoi, pour rouler en sauvage sur les allées piétonnes entre les pelouses et le canal.

J’ai eu plus tard entre 14 et 16 Mob, Malaguti, Flandria, une Peugeot (?) a galet, mais le seul engin avec lequel j’ai beaucoup roulé est le Solex. Déjà je préférais le rustique, le simple, le réparable.

De ce passé pas beaucoup de trace, une foto de mon allée retour Chalon sur Saône Nice avec un camarade en Ciao. Si Motobécane n’avait rien compris au passage de l’utilitaire à l’agréable les italiens eux étaient comme on disait à l’époque, dans le vent.

La qualité n’est pas terrible mais c’ est la seule foto rescapée de mon 9×9 kodak instamatique (ou 6X6 je sais plus)

Et ne parlons pas pour l’instant des japs qui venaient de sortir la CB 750 four et allaient bientôt enterrer les Anglaises, je n’en étais pas encore là.

La station d’essence on je travaillant les WE et les vacances scolaires avec feu mon camarade Alain et mon souflo maquillé avec un bandeau 3800. Peur de rien à l’époque. Et c’est ainsi qu’au son des DOORS, de David Bowie et des Rolling Stones, doucement je me dirige vers mon futur. Me voila donc passé des pédales de vélo a celle des 50 cc pour être bientôt sur les cales pieds.

 

Prochain épisode, le coup de pied au cul du DESTIN (ou l’incompétence faite Institution d’état) : Des pieds sur les pédales aux pieds sur les cales pieds.

—-> Lire la suite : épisode 3

 

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