Voyage de 20 000 km en France en sidecar Ural – URALISTAN

Périple hexagonal en sidecar Ural de 5 mois

Été 2021, nous voilà partis pour une petite sortie de 20 000 bornes en France. L’objectif ? Dégoter de belles départementales à travers tout le pays. Durant ces 5 mois de roulage, nous avons découvert, rencontré, galéré, admiré et compris. Compris que malgré ses défauts, l’Ural est pour nous le véhicule idéal pour un voyage au long cours. On te raconte tout ça :

Pourquoi ce voyage hexagonal à trois roues ?

Tout commence un beau matin de Janvier 2021. Nous recevons un e-mail intriguant des éditions Larousse qui se résume en substance par “on aime votre blog, voulez-vous écrire un livre ?” Euh… oui. Le titre : 50 itinéraires moto insolites en France.

Et plutôt que de simplement imaginer ces itinéraires, nous décidons de les arpenter physiquement. Tu l’auras compris, ce tour de France à moto, c’est en fait un repérage. Une vérification in-situ des tracés imaginés précédemment.

2ème objectif ? S’assurer que nous sommes prêts pour notre grand voyage. Et oui, dans quelques mois, nous partons pour une autre balade. Nous quitterons alors les confins de l’hexagone pour rallier la Pamir Highway (Asie centrale) par voie terrestre. Une boucle de 40 000 bornes que l’on réalisera sur 18 mois. Tu saisis ? Ce tour de France en side-car Ural est aussi un tour de chauffe.

Saumur, 20 000 km en France en sidecar Ural - URALISTAN
Saumur ©Uralistan

L’itinéraire de notre périple

Alors évidemment, nous ne sommes pas partis la fleur au fusil. Nous avons passé presque 2 mois à concevoir nos tracés. Notre méthode ? Faire appel aux motards locaux car c’est bien eux qui connaissent les petites routes alternatives. Pour cette étape, nous devons une fière chandelle à la communauté Ural partout en France. Jean-Claude, Mathieu, Luc, Patrice, nombreux sont les uralistes qui nous sommes venus en aide en partageant leurs petites routes fétiches. Merci à eux !!

Quel itinéraire pour ce repérage ? Comme tu peux le voir sur la carte, nous avons couvert une bonne partie de notre France chérie. Le tout forme plus ou moins un « huit » très biscornu. Le voyage débute par l’Assemblée générale de l’association Ural-France sur le plateau de Millevaches, avant de partir à la découverte de la moitié Nord pays, puis du Sud-Est. Nous retrouverons ce beau monde dans le Vercors à la mi-septembre, avant de partir à l’assaut des Pyrénées. Après 5 mois de roulage, 20 000 kilomètres, 122 nuits en tente, 223 jambon-beurre, nous voilà de retour dans notre région nantaise fin octobre 2021.

20 000 km en France en sidecar Ural - URALISTAN
©Uralistan

Comment a t-on préparé notre side-car pour ce périple hexagonal ?

Pour rappel, notre side-car est Ural ranger de 2011, avec deux roues-motrices et à carburateurs. Son petit nom ? Gobi. Il avait déjà été préparé pour un grand voyage par le propriétaire précédent et nous y avions aussi mis notre patte. Mais après notre « Ruralistan tour », il nous est apparu que nous manquions d’espace de rangement. Nous avons ôté la selle passager et bricolé un porte-bagage pour pouvoir y fixer un top-case SW-Motech Trax ADV de 38 litres. Voici une vidéo si ce sujet t’intéresse. Nous y avons aussi monté une caisse à munitions reconvertie en boite à outils.

Quid du côté panier ? Même principe. Nous avons monté une autre caisse pour y stocker les pièces détachées. Quelques heures de couture ont aussi été dédiée à l’aménagement de l’intérieur du panier. Le confort du singe est essentiel, notamment lorsque le primate en question doit s’occuper de la navigation et des photos. Nous avons donc conçu un vide-poche latéral pour y ranger appareil photo, téléphone, guide, crème solaire, lunettes… ainsi qu’un filet suspendu dans le nez pour y glisser les affaires de pluie.

La maintenance de l’Ural sur la route

On nous demande souvent quelle est notre routine d’entretien. Et bien, ce n’est pas sorcier ! Tous les jours, nous vérifions le niveau d’huile moteur. Mieux vaut perdre 5 minutes quotidiennement plutôt que de fumer son moteur. Nous devons aussi resserrer de temps en temps l’écrou de colonne de direction qui a tendance à prendre du jeu. Et tous les 5000 kilomètres, nous faisons une révision. Nous respectons scrupuleusement le carnet d’entretien que l’on peut résumer simplement : serrer tout ce qui ne doit pas bouger, graisser tout ce qui doit bouger. Cela implique de partir avec un peu d’outillage et de pièces détachées (filtre à huile, plaquettes de frein, etc…).

Notre astuce vidange ? Nous achetons un bidon d’eau de 5 litres. Après l’avoir vidé, on le coupe et ça devient le bac à vidange idéal. On transvase ensuite les huiles usagées dans les bidons d’origine et direction la déchetterie.

Nos petites bricoles en cours de route

Bricoler sa monture en cours de route, c’est possible. Au rayon des bidouilles, nous avons notamment changé notre ligne d’échappement. Était-ce bien nécessaire ? Absolument ! Faut dire que notre rehaussage fait maison a cassé 3 fois avec à la clé une sonorité de Harley. Grâce à un Uraliste bien bricoleur, nous avons aussi soudé un support sur le nez du panier côté droit pour y accrocher une sacoche (Legend Gear de chez SW-Motech). C’était indispensable pour transporter le pack de bière (et accessoirement nos provisions). Nous avons aussi changé nos pare-mains et remplacé notre sonde de température Véga qui n’a pas apprécié la pluie par un afficheur Koso plus simple et plus résistant.

Alors ce voyage de plusieurs mois à travers la France, ça donne quoi ?

Évidemment, nous en avons pris plein les mirettes : la route des Grandes Alpes, les Cévennes, le Beaujolais… C’est bateau, mais effectivement la France est superbe ! Nous avons adoré la diversité des paysages. Passer d’un décor à l’autre en une 100aine de kilomètres est excitant ! 5 mois, c’est terriblement court pour découvrir le pays tant il y a voir. Ce voyage fut aussi l’occasion de rencontres géniales et de moments magiques ! C’est une aventure intense sous bien des aspects. Elle est parfois de l’ordre du marathon, surtout lorsqu’on cumule les heures de route avec le montage-démontage de la tente sous la pluie. Et puis, tu sais sûrement que rouler en Ural est physique surtout si l’on privilégie les petites routes viroloteuses aux axes rectilignes. Les parties du corps les plus sollicitées ? Les épaules et les poignets. Et ouais, 150 bornes par jour pendant 5 mois, ce n’est pas anodin. Alors tels des athlètes de haut niveau, nous nous échauffions le matin et étirions le soir.

Puy de Dôme, 20 000 km en France en sidecar Ural - URALISTAN
©Uralistan

Les galères qui créent les rencontres

Liste de nos pépins mécaniques :

  • – bras oscillant tordu , croisillons de cardan et flector explosés (Vosges)
  • – crevaison (Nice)
  • – flector explosé (Nîme), première réparation avec le mauvais modèle
  • – embrayage édenté (Libourne)

Les galères et les rencontres font partie du même chapitre. Pourquoi ? Simplement car les premières ont déclenché les secondes. Nous commençons en beauté avec notre tiercé gagnant simultané : bras oscillant, croisillons de cardan, flector. Comment a t-on fait notre compte ? Un virage à gauche un peu ambitieux se soldant par un soulèvement de la roue arrière. Tous les détails sont dans cet article. En rade sur le col du ballon d’Alsace, nous passons un coup de fil à Jean-Marc, un uraliste rencontré quelques jours auparavant lors de l’AG Ural. “Allo, oui, on arrive comme prévu, mais on risque de passer un peu plus de temps dans le coin…”. Les bras oscillants ne courant pas les rues, nous passerons 15 jours chez cette personne extraordinaire qui nous a fait découvrir son Alsace avec passion ! Inoubliable.

bras oscillant - URALISTAN
©Uralistan

Deuxième gros pépin : notre panne d’embrayage bordelaise. Si tu ne le sais pas, les disques Ural durent entre 25 000 et 35 000 bornes. Passé cette période, les dents cassent et tu te retrouves en rade sans aucun signe avant-coureur. On l’a appris à nos dépends… Encore une fois, nous faisons appel à la communauté Ural en appelant l’illustre Zorgol. “Allo, Gérard, on est en rade. Tu connais pas quelqu’un dans les environs?” 1 heure plus tard, après un bref transfert en remorque, nous voilà fraîchement débarqués chez un couple d’uralistes. Au débotté, ils nous accueillent avec une hospitalité incroyable. 10 jours plus tard, nous les quittons avec un pincement au cœur bien palpable… Mais ce n’est pas un adieu. Ah non !

Disque d'embrayage - URALISTAN
©Uralistan

On finit avec notre désintégration de flector camarguaise. Qué pasa ? Et bien, suite à une erreur de commande, nous avions monté un flector de 650 sur notre 850. Le résultat ne s’est pas fait attendre. Après 5000 bornes, le cerclage extérieur explose. Un coup de fil à notre Gecko national, uralogiste intarissable et nous voilà dans son garage. Nous repartons le lendemain après une belle leçon d’humilité. Respect.

Flector explosé - URALISTAN
©Uralistan

Que retenir de tout ça ? Et bien, déjà, l’Ural est d’une réparabilité extraordinaire. Par exemple, on peut changer les disques embrayage en quelques heures pour moins de 180€ de pièces avec un outillage assez rudimentaire. Alors, effectivement, 30 000 bornes pour un embrayage, c’est peu, mais quand tu le sais, tu anticipes le changement.

Deuxième point ? La communauté Ural est absolument incroyable. À chacune de nos pannes, nous avons été accueillis au débotté avec la plus grande hospitalité. D’ailleurs, même lorsque Gobi fonctionnait très bien, nous avons rencontré des uralistes géniaux que cela soit dans le nord, le Morvan ou en Gironde. Chaque rencontre a généré a des moments inoubliables.

Les rencontres avec quelques concessions Ural

Nous avons parlé des géniaux uralistes qui nous ont accueillis. Mais qu’en est-il des concessionnaires, ces personnes étranges qui ont fait le choix étonnant de distribuer une machine dont le manque de fiabilité est légendaire ? Force est de constater que ces gens sont des passionnés animés par le même esprit d’entraide que les uralistes et non pas de simples commerciaux qui pourraient vendre des motos comme des aspirateurs. Il faut en avoir de la passion quand le client a qui tu as vendu un Ranger tout neuf te rappelle tout penaud en disant “mon carter de boite est fendu, c’est normal ?”.  Malgré notre planning serré et les agendas de ministre de chacun, nous avons réussi à en rencontrer quelques uns avec à la clé de supers moments partagés autour d’une passion commune ! Merci à Seb de Motoside Aventure, Sarah et Niels de Classic Bike Esprit, à Fred d’Ural Lorraine, aux Chnordistes de Zombie Bike, à Guillaume de Tendance Roadster, à Jean-Baptiste Garage Thomas qui nous a fait essayer un Ranger millésime 2021 et nous a guidé sur ses pistes favorites de la campagne d’Argenton-Sur-Creuse ! Enfin, une mention spéciale à Dan et Souris de la concession Est-Motorcycle que nous connaissons depuis nos débuts en Ural, de bons conseils, accueillants et toujours d’une aide précieuse !

Motoside Aventure

Zombie Bikes

Tendance Roadster

Garage Thomas

Ural Lorraine

Alors le package Ural, c’est quoi ?

Des leçons de mécaniques forcées, une communauté incroyablement solidaire et il ne faut pas oublier le capital sympathie. Il faut être honnête, nous avons eu des moments de doute. Lorsque ton trois pattes te fait des misères, que tu es fatigué de rouler depuis 3 jours sous la flotte, tu te dis “on va vraiment partir à l’autre bout du monde avec cette brèle ?” Et puis quelques kilomètres ou quelques jours plus tard, nous croisons des enfants dont le visage s’illumine au passage de l’Ural ou encore des nettement plus vieux qui affichent un sourire jusqu’aux oreilles à la simple vue du flat légendaire. Là, on se dit que le jeu en vaut la chandelle. Avant d’être une machine à galère, l’Ural est un générateur de bonheur et de rencontres.

Que retenir de ce tour de France ? Quelles conclusions en tire t-on ? En premier lieu, nous vivons dans un pays magnifique. Nul besoin de partir à l’autre bout du monde pour en prendre plein les mirettes. Le dépaysement t’attend au détour d’une départementale auvergnate ou d’une petite route du Chnord !

Puy de Dôme, 20 000 km en France en sidecar Ural - URALISTAN
©Uralistan

Ensuite, nous terminons ces 20 000 bornes avec une certitude : l’Ural est le véhicule parfait pour notre futur périple en Europe et Asie centrale. Réparable facilement, déclencheur de rencontre, générateur de sourire, aussi à l’aise sur route que sur chemin, c’est LE véhicule idéal pour nos aventures. Cela ne fait plus aucun doute ! Ah oui, et qu’est devenu le livre ? il est disponible en librairie : Week-ends à moto, 50 itinéraires insolites en France. Bonne route !

>> Vous avez manqué notre article sur “le bilan de 50 000km en sidecar ural” ? Cliquez ici

 

3 commentaires sur « Voyage de 20 000 km en France en sidecar Ural – URALISTAN »

  1. Bonjour,

    Je vois que vous êtes passés à St jean de luz et pas un mot sur le concessionnaire TEKMACOM. J’ai acheté mon Sportsman chez eux, il y a 4 ans. Olivier (le mécano) et Jacques (le proprio) sont vraiment au top.

    SARL Tekmacom
    Centre Innova Jalday
    161 rue Belharra – ZI Jalday
    F-64500 St Jean de Luz

    Tél. : 05 24 33 57 30
    FAX : 05 59 26 77 77

    tekmacom@wanadoo.fr

    http://www.royalenfield-paysbasque.com/

    Vraiment pas sympa cet oubli de taille !

    1. Salutations,
      Ce n’est pas un oubli. Nous ne sommes pas l’association ural-france, mais Uralistan un couple voyageant en side-car Ural. Nous prenons sur notre temps afin de partager nos aventures et faire vivre le site d’ural-france. Nos visites chez les concessionnaires se sont un peu faites au hasard de notre planning serré et des disponibilités de chacun. Ainsi, l’objectif de cet article n’est pas de faire la promotion des concess Ural, ni de tous les lister, pour cela il y a déjà une carte sur le site internet d’Ural-France les recensant. D’ailleurs il est tout à fait possible de compléter les pages individuelles de chaque concessionnaire, s’ils souhaitent se présenter et fournir plus d’infos sur leur activité. Ils n’ont qu’à fournir les textes et les photos.

      Par contre dans cet article, nous évoquons les rencontres qui nous ont marqué et les liens “humains” soudés autour d’un passion commune.
      Dan d’Est Motorcycles nous aide énormément et gracieusement depuis le début de nos aventures.
      Jean-Baptiste du garage Thomas a pris sur son temps pour nous faire découvrir les petites pistes par chez lui.
      Chez Zombie Bike, on nous a très gentiment ouvert les portes de l’atelier pour faire notre révision.
      Nous avons passé un week-end formidable avec Sarah & Niels de Classic Bike Esprit au salon du Alpes Moto Festival.
      Fred de First Racer est une personne extra avec qui nous avons beaucoup appris sur la marque Ural en général.
      Avec Guillaume de Tendance Roadster, nous avons longuement échangé sur sa passion de la moto qui se transmet de générations en générations.
      Quant à Seb de Motoside Aventures, c’est quelqu’un de génial qui nous a aidé sans compter (même le dimanche) quand nous avons cassé notre bras oscillant et avec qui nous avons partagé de nombreuses bières lors de différentes occasions.

      1. Bonjour,
        J’ai simplement relevé le fait que vous êtes passés à ST JEAN DE LUZ et rien, pas un mot sur le concess local ! Et ce n’est pas un cas isolé. Vous avez donc fait des choix, vous avez effectué une sélection et c’est cette démarche qui me gêne. Car je pense sincèrement que c’est de votre devoir d’Uralistan de parler de l’ensemble de nos concessionnaires, surtout dans une tribune comme celle-ci. Nous avons vraiment besoin de ce réseau dans son intégralité et il ne faut jamais rater une occasion de tous les mettre en valeur, sans exception.
        Je peux entendre que vous ne pouviez pas rencontrer tout le monde, mais dans ce cas, une petite phrase sur les absents, c’était le minimum à faire. Car pour rappel, ils sont tous sympas, passionnés et serviables. Et c’est valable aussi pour le pays basque 🙂

        Sachez néanmoins que j’ai vraiment apprécié votre balade et tous les conseils associés.

        Bonne route pour votre futur voyage.

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