Le Coten’tour
« Demain, il faudra attendre une perturbation nuageuse sur le Cotentin ». Toute notre enfance, le Cotentin a été cette zone mystérieuse fréquemment utilisée par Laurent Romejko pour ses bulletins météo. Maintenant adultes (ou presque), il est temps pour nous de percer le mystère. Qu’y a-t-il à voir sur cette presqu’île ? Les normands y auraient-ils enfoui un trésor ? Nous sommes donc partis explorer cette merveille durant 3 jours. Bonne lecture !
Jour 1 : Saint Malo – Mont Saint Michel – Agon Coutainville
Pour ne froisser ni bretons, ni normands, nous avons commencé ce petit périple par un bout de Bretagne. Plus précisément la baie de la Rance. Un fidèle acolyte local nous a fait découvrir les spots cachés que seul un natif connaît. Première étape ? La cale de Mordreuc avec son moulin à marée. Elle offre une vue imprenable sur le pont Saint-Hubert. Nous continuons ensuite avec un des plus beaux villages de France : Saint-Suliac. Et faut bien dire qu’il a du charme avec son port, ses ruelles et ses bâtisses en pierre. On y ressent bien l’ambiance du village de pêcheurs d’antan.
Après avoir traversé le barrage de la Rance, nous entrons à Saint-Malo. Sommes-nous passés inaperçus avec l’Ural ? Ah que non ! Les badauds étaient interloqués, étonnés, scotchés… Bref, Gobi a eu son heure de gloire intra-muros.
Une fois son ego flatté, nous lui rappelons que le Cotentin nous attend ! Cap à l’est donc. Nous passons l’anse du Guesclin, la pointe du Grouin et enfin nous voyons le Mont-Saint-Michel se dessiner à l’horizon. Cher lecteur, vous êtes toujours là ? Si oui, vous avez le nez creux car nous vous refilons un tuyau en or. Afin d’observer cette merveille normande sans se coltiner une centaine de touristes, il existe un spot génial, au milieu des prés salés et des marais, à l’ouest du Couesnon.
Le temps file et nous sommes encore loin de notre étape pour la nuit. Qu’elle est-elle ? Agon-Coutainville. Une famille de motards que nous avons rencontrés au Laos nous y offre le gîte. Une fois arrivés nous partons explorer la pointe d’Agon et son havre, mais en 4L cette fois !
Jour 2 : Agon Coutainville – Nez de Jobourg – Barfleur
Aujourd’hui, nous partons enfin à l’assaut du Cotentin ! Simple repère météorologique ou merveille naturelle normande ? C’est ce que nous allons voir.
A Gouville-sur-mer, nous admirons avec curiosité les cabanes de plage. Ces petites cahutes blanches aux toitures colorées d’environ 5m² servent uniquement à stocker du matériel de pêche ou de plage. Charmant.
Prochaine destination ? Le havre de Saint Germain sur Ay. Nous l’atteignons de la plus belle des façons en traversant les salines qui l’entourent. Ces prés salés sont le territoires des moutons !
Après une pause-déjeuner à côté du pont à arches de Portbail, nous mettons cap sur Barneville-Carteret. Notre famille coutainvillaise nous avait prévenu : « ne loupez pas les dunes d’Hattainville ». Comment vous dire ? C’est juste magnifique ! Sûrement notre coup de cœur de ce périple. Il y a deux manières d’en profiter. Depuis le phare de Carteret, on dispose d’une superbe vue surplombant ces splendides étendues de sable. Un peu plus au nord, la D242 permet de les traverser. Il y a des airs d’apocalypse dans ces lieux !
Après cette étape très photogénique, nous filons vers le Nez de Jobourg. Rozel, Flamanville, le port de Dielette, Vauville, les paysages changent assez radicalement. Les étendues planes de sable disparaissent au profit de falaises abruptes.
Au détour d’un virage, nous tombons sur le plus beau spot à pique-nique de toute la Normandie ! Juste à côté de la pointe du Houpret, une unique table en bois permet de profiter d’un panorama imprenable sur la côte ! Vous avez mieux ? N’hésitez à partager !
Enfin, nous atteignons le port de Goury, sorte de petit paradis sur terre. D’un côté la Manche avec au loin l’île Sainte Anne, et de l’autre une succession de collines recouvertes de pâturages séparés par des murs de pierres. Les amateurs de voyage au pays de la Guinness auront même la sensation d’avoir quitté la Normandie.
Savez-vous où se situe le prétendu plus petit port de France ? Juste à côté ! Le port Racine ne dispose en effet que d’une vingtaine d’emplacements ! Nous passons ensuite par Cherbourg, qui disons le, ne joue pas dans la même cour.
Nous traçons ensuite pour aller poser nos tentes à Barfleur ! Mais avant ça, séance photo au coucher de soleil devant le phare de Gatteville. Le spot est magnifique !
Jour 3 : Barfleur – Plages du débarquement – Caen
4°C… Est-ce une température agréable pour passer la nuit en tentes ? La réponse est oui, quand on est bien équipé. Avec un duvet prévu pour 15 degrés, c’est nettement moins confortable…
Nous allons donc faire le plein de photons sur le port de Saint-Vaast-La-Hougue. Contempler les ostréiculteurs travailler à marée basse est un exercice assez hypnotisant…
Nous voici enfin arrivés à notre première plage du débarquement : Utah Beach. Il faut dire que le spectacle est pour le moins étonnant. Car nous y observons uniquement des chevaux attelés en train de trotter. Scène improbable mais très photogénique.
Et là, vous me direz : « 3 jours de roulage et pas une panne. Étonnant, non ? » C’est vrai, mais patientez un peu. Car au détour d’un virage, nous entendons un vrombissement sourd. Comme si, un biker en Harley nous avait très peu discrètement pris en filature. La vérité est nettement moins rigolote. Car notre ligne d’échappement s’est fendue nette. La faute à notre bricolage fait-maison qui manque de rigidité. Les vibrations constantes ont eu raison du collecteur 2 vers 1.
Un Ural en échappement libre, ça en fait du barouf ! Alors, les 2km nous séparant du garage le plus proche à Carentan furent longs.. Très longs… Enfin arrivé, le mécano nous annonce tout sourire : « mon père a la même bécane, enfin un Dnepr, je vais vous ressouder ça ! » Vous y croyez ? Il est midi, le gars prend sur sa pause déjeuner pour nous aider. Évidemment, on lui a donné un billet, mais quand même, le geste est beau.
Remis de nos émotions, nous nous mettons en direction d’Omaha Beach. Les falaises y sont splendides. Puis nous partons visiter le cimetière américain. Ce rendez-vous avec l’histoire est des plus impressionnants. Nous mettons ensuite les voiles vers Caen, ultime étape de ce périple.
Que retenir de ces 3 jours ? Sans doute l’incroyable diversité des paysages de la côte normande. Une partie est recouverte de dunes magnifiques, une autre abrite de charmants petits havres, alors qu’une dernière recèle de falaises escarpées. C’est incroyable et nous n’en avons exploré qu’une partie. Alors, oui : Le Cotentin est, pour sûr, une merveille de la nature. Amis normands, quand on a une presqu’île aussi belle, on peut bien céder le Mont Saint Michel aux Bretons, non ?
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