Sacha emmène Tamata pour un long voyage – EP4

Turquie, la suite…

17 Avril

Me voilà de retour à Ankara pour récupérer les visas demandés il y a 15 jours. La visite de la Turquie, depuis près d’un mois et pas loin de 4.000 km se passe bien, toujours dans l’esprit « Into the Wild », sans hôtel ou camping et donc sans internet, cela explique mes longs silences. Les paysages sont très variés, de la côte sud, comme ici, un de mes plus beaux bivouacs …Un lagon d’un bleu intense où le ciel et presque tous les détails de l’île boisée en arrière-plan se reflètent. Toute cette beauté me fait penser à la Provence, pas si étonnant puisque nous sommes en méditerranée. Cette côte à l’ouest d’Antalya est prodigieusement belle, très tourmentée et difficile d’accès. D’une part, la route ne longe qu’en petite partie le littoral. L’accès à certains points de la côte se fait en empruntant des pistes de « montagne » très escarpées, traversant parfois de petits villages. D’autre part, quand il existe des plages dans le coin et elles sont rares, elles sont privatisées, grillagées même, par les innombrables hôtels à touristes.

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Cette côte à l’ouest d’Antalya est prodigieusement belle, très tourmentée et difficile d’accès. D’une part, la route ne longe qu’en petite partie le littoral. L’accès à certains points de la côte se fait en empruntant des pistes de « montagne » très escarpées, traversant parfois de petits villages. D’autre part, quand il existe des plages dans le coin et elles sont rares, elles sont privatisées, grillagées même, par les innombrables hôtels à touristes. C’est ce que j’ai le moins aimé en Turquie. Certains coins sont devenus des parcs d’attraction où sont installés des tourniquets et, pour éviter les resquilleurs, le site est grillagé, comme à Pamukkale. Le pays et plutôt montagneux. Par exemple, Ankara la capitale, se situe entre 800 m et 1 200 m pour les quartiers les plus hauts. Moi, ce que j’aime, c’est cela …J’aime les paysages de littoral, ce seraient même mes préférés s’il n’y avait pas autant de touristes. Ici, personne, ou alors des Turcs non occidentalisés comme ils le sont dans les grandes villes. Et quand un village n’est accessible que par piste, comme ici, c’est l’apothéose.

Derrière la piste du premier plan, il y a une descente vertigineuse, descendue en 1ere et frein bloqué, mais ce n’est pas le pire. À plusieurs reprises, en empruntant ce genre de piste dans le sens de la montée, j’ai cru aller au ravin. En effet, si par malheur vous stoppez votre montée, le side repart en arrière et il est presque impossible de l’arrêter parce que les roues glissent sur le gravier. Sueur froide pour Sacha et moi.

Tout comme le lagon bleu décrit plus haut, on aimerait avoir l’éternité pour admirer certains sites comme celui-ci : Nemrut Dagi, à 2 000 m d’altitude, au plus près des Dieux, comme le souhaitaient les bâtisseurs de ce site fabuleux.

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Acteurs du road movie

Ils sont formidables tous ces héros de la vie ordinaire. À l’unanimité avec moi-même, nous leurs accordons un César, heu non, non, ce n’est pas assez, un Oscar, oui un Oscar collectif pour le meilleur rôle masculin. Oui, bizarrement les femmes sont absentes de cet épisode, leur « musulmanéité » probablement. Pourtant, il y a aussi des Orthodoxes comme Korman, rencontré sur le bord de la route. Il était en panne avec une veille mobylette rouge des années 60. Il avait fait toute sorte de choses pour essayer de se dépanner, comme changer la bougie, nettoyer le carburateur. Finalement, en cette fin d’après-midi ensoleillé, il poussait sa meule en suant à grosses gouttes. Je lui propose de le remorquer jusqu’à chez lui, à environ 5 km.

Je vous passe tous les détails, finalement, en remorque, la mobylette redémarre mais je décide de l’accompagner jusqu’au bout, au cas où. Arrivé chez lui, il a fallu repartir pour aller chercher sa moto qui était restée sur le lieu de la panne (250 Mondial avec un minuscule turbo, ce n’est pas une blague) . Pour me remercier, il a d’abord voulu me rembourser l’essence, ce que j’ai refusé, puis m’a invité chez lui. Il habite un peu en périphérie de sa petite ville de Myra, près de serres agricoles et d’orangers. Je me demande si le parfum de la fleur d’oranger n’est pas la fragrance naturelle que je préfère, ça me transporte. J’ai accepté la douche et le dîner mais j’ai préféré refuser le coucher, j’ai dormi sous un appentis adossé au petit immeuble ou se trouve son logement très modeste. Les 2 chats de la famille sont restés avec moi, peut-être parce qu’ils ont aussi le sens de l’hospitalité. Le dîner c’est passé assis sur des tapis, il y en a partout dans le logement. Le repas a était servi sur une nappe posée au sol. Un minuscule poêle a bois se reposait de l’hiver, il était dans la pièce principale, là-même où on dînait, je crois que c’est le seul poêle du logement. La télé était allumée, avec des variétés internationales au programme pour « me faire plaisir !». Excellente soirée avec Korman, seul, son épouse était partie pour la semaine voir une de ses sœurs. Elle lui avait préparé de quoi le nourrir en son absence, ça été aussi notre repas. Il me semble que c’étaient des feuilles de chou farcies avec du riz, plutôt bon. Après les variétés internationales, Korman m’a fait écouter la musique qu’il aimait, du rock, le même que chez nous, Pink Floyd et tous les chanteurs de cette génération et de celle d’après. Il est d’origine Bulgare, a de très beaux yeux vert-bleu, comme beaucoup ici. Merci Korman.

Et puis il y a eu aussi Mahmut et son associé Moustapha … Ils tiennent, pour le 1er, un atelier de réparation de 2 et 3 roues, et pour le second, la boutique qui les vend. Mahmut est le seul qui ait bien voulu me remplacer le pneu arrière, après 3 refus. Même lui, qui est parti voir son prestataire habituel avec la roue démontée sous le bras, n’a pas pu obtenir satisfaction. Il m’a regardé et il me fait comprendre, on va se débrouiller. Il sort ses démontes pneu, des ‘’cuillères’’ pour mobylette, j’ai alors dégainé mes démonte pneus Michelin, ceux conseillés sur le forum. Ça l’a impressionné, ouais, il les a même pris en photo pour essayer d’en trouver. J’aurais voulu lui laisser les miens, mais mon voyage ne fait que débuter. Finalement le pneu est remplacé, avec quelques éraflures sur la jante noire. Je m’étais arrêté là en pensant qu’il avait les machines ad hoc pour faire le travail. De toute façon, seul, même avec mes démonte pneus Michelin, je n’aurais pas fait mieux et cela m’a coûté 10 TL pour presque 2 h de travail (3,3 €). Merci Mahmut….Et puis quelques autres, rencontrés au hasard des routes empruntées, comme celui, quelque peu facétieux, qui m’a fait faire demi-tour pour que je le prenne en stop et gravir un col à 1 km de là. 

 

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