Mon cœur à bord d’un sidecar Ural

Roule ma poule

Il est comme une batterie qui se charge, grâce à lui je fais le plein d’émotions. Je saute dans le panier, enfin je saute façon de parler, je m’installe confortablement (oui oui c’est confor­table) parfaitement consciente de ce qui m’attend sans appréhension au­cune, bien au contraire :

Émotions délicieuses et intenses, sensations uniques, palpitations ac­célérées presque audibles, adréna­line.

Je suis dans : « Autant en em­porte le temps », le présent est bien là, plus rien ne compte car la vie à cet instant est une bougie dans le vent qui n’a pas d’odeurs et pourtant m’en livre tant :
De l’asphalte mouillé, de l’herbe fraî­chement coupée, aux parfums des arbres et des fleurs, de l’air, en y ajoutant la vision des oiseaux tels des pinceaux noirs profilant leurs es­quisses accompagnées de leurs chants pour embellir le ciel me ser­vant de toit.

Tous les sens à fond !

Les nuages cotonneux deviennent humains, la pluie est une douce musique sur le pare-brise, oui j’aime la pluie, tout n’est que délice visuel, au­ditif voire tactile presque.

Je tricote des souvenirs et pour ce faire je sais que toute beauté est joie qui demeure, elle est mon évasion hors du temps au ras de cette route qui avale les kilomètres, tandis que j’avale dame nature régénératrice.

Au ras des pâquerettes je suis « physiquement » mais comme le dit mieux que moi Carlo Cassola : « Le bonheur, cette joie aiguë qui bouleverse le cœur, cette es­pèce de spasme de l’âme. » m’envahit le « mental ».

Dans ce panier je vais me balancer au gré de la route et de ces virages, me faire bercer délicieusement, mais pas seulement car parfois les se­cousses d’une piste empierrée et chaotique me brimbalent agréable­ment.

Mais aussi accompagner le pilote en me penchant au ras de la route me permettant de voir le ciel à l’envers. C’est beau un bleu azur à l’envers, c’est beau le monde à l’envers, j’en suis renversée c’est le cas de le dire.

Je vis sous le ciel, j’ai mille vies grâce aux mille paysages qui chan­gent à chaque seconde, je m’évente à l’éventail coloré des paysages défi­lant avec lenteur et douceur.

Mes yeux sont tels des caméras captivant à jamais ce spectacle et l’enserrent en mon cœur.

 

Mais quel film !

Le side-car ne fait peut-être pas vivre plus vieille mais fait vivre plus jeune sans aucun doute !

Et ce ne sont pas des photos que je prends, ce sont les photos qui me prennent, j’aime ce choc, cette émo­tion là de l’instant, cette immédiateté sublime.

La valeur de la vie comme l’a fort bien dit Soichiro Honda, ne peut se mesurer que par le nombre de fois où l’on éprouve une passion ou une émotion profonde.

Vibrer au son du moteur, même être secouée, ballottée sont des privilèges réservés au petit singe que je suis du nom de Garatakeu.

Je n’y connais rien en méca­nique, mais la chaîne de cet en­gin est la seule au monde qui te rend libre ! 

 

« Si vous êtes motard que Dieu vous garde, si vous n’êtes pas motard que Dieu vous par­donne »

Françoise dite Garatakeu

 

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> Découvrir les aventures de Lapin et Garatakeu sur la route du Sel

 

Un commentaire sur « Mon cœur à bord d’un sidecar Ural »

  1. Texte cool, Garatakeu !
    Le mot ne veut pas dire grand chose, sinon que ton petit article est frais, vivifiant et joyeux.
    Bon, c’est quand même d’un Ural qu’il s’agit, et ta chaîne de l’amitié est un cardan … (Pas un carcan, hein !)
    Vive la vie que l’on savoure lentement !

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