Uralistan, roadtrip

Uralistan, roadtrip de 35 000 km en sidecar Ural à travers le continent eurasien.

Uralistan, qu’est-ce que c’est ? Pour faire simple, il s’agit d’une boucle France – Mongolie de 35 000 km, en couple et en sidecar Ural. Les détails qui épicent le périple ? Une grande partie des nuits se feront en tente et le tracé comportera pas mal de section tout-terrain. Masochisme ? Oui, sûrement un peu. Le départ est fixé pour Avril 2020, quant à la durée… umh difficile de l’estimer, entre 9 à 12 mois.

[dropcap]U[/dropcap]ne aventure comme ça, ça se prépare et ça amène beaucoup d’interrogations. Alors, pourquoi rouler en Ural ? Quel itinéraire ? Comment aménager son sidecar ? Qui nous aide ? Autant de questions auxquelles nous répondrons dans cet article. Bonne lecture !

Qui se cache derrière Uralistan ?

L’idée de cet article est de parler Ural et voyage. Mais, il me semble important de nous présenter pour comprendre ce qui nous a amené à entreprendre ce projet. Nous sommes un couple de trentenaires originaires de la région nantaise. Le Muscadet, vous situez ? On a grandi là-dedans ! Nous avons toujours eu l’âme voyageuse. A pied, à moto, en caravane, nous avons surtout exploré l’Europe. En 2016, nous quittons notre vie pépère et rangée en France pour une autre voyage : s’expatrier au Laos. Vous voyez où c’est ? C’est le petit pays, inconnu au bataillon, coincé entre la Thaïlande, le Vietnam et le Cambodge. Ce qu’on y aime : l’authenticité des rencontres, la joie de vivre des locaux et la douce nonchalance. Mais on ne tient pas en place ! Après 3 ans, il est temps pour nous de changer d’horizon et de pays d’adoption. Quoi de mieux pour marquer la césure que d’entreprendre un long périple ?

Quel est l’itinéraire de notre road trip en sidecar Ural ?

Le projet initial en 2016 était de rallier le Laos par la voie terrestre. Soit un périple de 20 000 km depuis la France. Par manque d’expérience, nous avons préféré reporter le projet.

Après 3 ans à explorer le pays sur les pistes les plus reculées, l’idée a resurgi. Et cette fois, on est prêt ! Rallier la France depuis le Laos ? Trop compliqué ou onéreux. Impossible de devenir « réellement » propriétaire d’un véhicule en Asie du sud-est. Nous partons donc sur une boucle France – France, comprenant la liste de nos envies. Pour moi, la Mongolie et les pistes du Trans Euro Trail (TET) des Balkans. Pour Marion ? L’Iran, la Turquie et les pays inexplorés en -stan. Le tracé prend forme mais plus nous étudions chaque pays, plus ils paraissent tous géniaux ! France – Allemagne – Autriche – Hongrie – Roumanie – Ukraine – Russie – Mongolie – Pays en -stan – Iran – Arménie – Géorgie – Turquie – les Balkans – Italie – France.

Le Laos nous aura laissé un intérêt particulier pour l’exploration des zones isolées, loin des touristes. Les rencontres y sont authentiques, les paysages immaculés et le temps stoppé. C’est pourquoi nous explorerons l’Europe hors des sentiers battus via les itinéraires du TET, ses pistes de montagnes et de forêts, au plus près des populations reculées. Cela implique donc d’affronter des sentiers en mauvais état, voire carrément défoncés. Comment se préparer à ça ? C’est ce qu’on voit juste après.

Pourquoi rouler en sidecar Ural ?

Le choix de la monture est une décision cruciale ! Alors pourquoi partir avec un sidecar Ural plutôt qu’avec une grosse 1200 GS comme tout le monde ? Déjà parce qu’on n’aime pas faire comme tout le monde 😊 Ensuite, nous partons pour au moins 9 mois avec le matos de camping ce qui fait un barda assez conséquent. Ranger tout ça dans les valises d’une bécane peut vite relever du Tetris. Très peu pour nous. Enfin, faire du tout-terrain avec une bécane chargée comme une mule… Bref pour toutes ces raisons (et d’autres moins raisonnées) nous avons opté pour le sidecar. Mais alors pourquoi Ural ?

Il nous fallait un engin à la conception simple pour des dépannages faciles. Pas de traction control, d’ABS, de capteurs à droite à gauche, de cartographie moteur à la mords-moi-le-nœud. Mais en même temps, il nous fallait un modèle qui soit encore produit. Pourquoi ? Pour éviter que la recherche d’un joint moteur ne relève d’une chasse au trésor.

La question était donc : Quel sidecar encore produit de nos jours présente une conception simpliste ? L’Ural était la réponse évidente. Et puis, il faut dire qu’il y a tout un mythe derrière cette marque. Une symbolique même ! James Bond, Indiana Jones, Steve Mc Queen, tous ces badass ont roulé sur un sidecar Ural dans des films d’aventure. Il faut dire que la bête a l’image d’une machine robuste à l’épreuve des balles.

Malgré ça, le trois-pattes soviétique n’est pas taillé pour le voyage. A la base produit pour la guerre, il n’a pas vocation à durer dans le temps. Comment le préparer pour un périple de 35 000km ? C’est ce que nous allons voir maintenant.

Comment préparer le sidecar Ural pour un périple de 35000km ?

De base, le sidecar Ural n’est pas un grand voyageur. Sa conception simple en fait une machine facilement réparable mais à laquelle on doit porter beaucoup d’attention. Dans notre cas, nous nous sommes orientés vers un Ranger de 2012. 2 roues motrices et carburateurs, parfait.

Alors, quelles modifications lui a-t-on apporté ?

Sans doute la plus importante, le moteur a été réalésé en 850cc. L’opération a été effectuée par les chirurgiens d’Est Motorcycles. Ensuite, les suspensions d’origine ont été remplacées par des Fournales à gaz. Plus fiables et résistantes. Le carter d’huile a été changé pour un grande capacité de 3L. Ce qui implique une meilleure lubrification et un refroidissement plus efficace. Il est équipé d’une sonde de température afin de savoir si on est bien dans les conditions optimales d’utilisation. Le filtre à air a été remplacé par un double filtre KN. Cela provoque un léger gain en admission d’air, mais surtout une durée de vie plus importante de l’élément.

Maintenant pour l’aspect ergonomie, des poignées chauffantes ont été installées ainsi que des pare-mains. Les commandes de marche arrière et 2wd ont été ramenées au réservoir. Pratique, non ? Enfin, une barre de Led a été fixée à l’avant du panier pour y voir quelque chose la nuit.

Que reste-t-il à faire ?

Nous allons installer une ligne d’échappement 2 vers 1 avec un silencieux de F800GS. Gain de poids mais surtout de place. Sans doute aussi changer le guidon pour un plus droit et plus large, ajouter un filtre essence type GUGLATECH, un sabot moteur, ainsi qu’un treuil pour se sortir des galères. Manuel ou électrique ? On ne sait pas encore. Enfin, on va mettre des petites chaussettes autour des suspensions pour limiter l’impact des cailloux, poussières et autres éléments extérieurs.

Voilà, vous savez tout sur Uralistan, notre projet un peu fou. On espère qu’il vous donnera l’envie de voyager et de nous suivre. De notre côté nous voulons vous remercier. Car préparer cette aventure nous a permis de découvrir la communauté Uraliste très solidaire. Nous n’imaginions pas qu’il existait une population d’irréductibles passionnés du trois pattes russes. Merci à vous qui n’hésitez pas à partager votre expérience et votre science de cette machine aussi robuste qu’attachante. Nous espérons vous croiser sur la route ! Bonne route à tous.

7 commentaires sur « Uralistan, roadtrip »

  1. Bonjour Jeremy,

    Très beau projet!
    Je compte aussi partir en avril pour un tour du monde (si tout va bien :-). J’ai prévu de passer par la Mongolie à la mi-juin. Je suis aussi en train de préparer le side.
    Tu peux me contacter en MP sur le forum si tu veux échanger (JLS78).
    Bon courage.

    Jean-Louis

    1. Salut Jean-Louis,

      Merci beaucoup pour ton message.
      Nous concernant, nous devrions être en Mongolie à la mi-Juillet.
      Donc, si tu peux décaler ton passage d’un mois, on se donne rendez-vous là-bas ?
      On assistera au festival du Naadam ensemble 🙂

      Bonne continuation !
      Amitiés uralistes,
      Jérémy

  2. Bravo ! En roulant à son rythme la Ural surprend par ses capacités qui, si elles sont respectées, vous transportent au bout du monde. Garder de bons contacts, quelques pièces dans le coffre et voilà, la route ne s’arrête pas. Roulements de roues, croisillons de cardan et autres babioles…
    Courage à vous qui allez vivre la vraie aventure. Bonne pioche dans “ce qu’il reste à faire” qui me semble bien vu.
    La bise du fou qui en 2020 se rendra à la Mer Blanche, avec son 2004 ! Vous allez découvrir l’âme de cette machine qui est une véritable force de route.

    1. Merci beaucoup Dan pour ton message !!
      On passera te voir à Manzat avant de partir 😉
      Histoire que tu puisses nous prodiguer des conseils bien avisés.

      Beau projet la mer blanche !
      On suivra tes aventures avec grand plaisir.

      A bientôt j’espère 🙂

      1. Beau projet et surtout merci de nous faire découvrir cette fabuleuse aventure car avant même de partir on sent déjà ce doux parfum du voyage qui me tient aussi très à cœur.

        Merci aussi pour ce choix de machine qui bien préparée et menée peut aller loin (voir le récit de Patore Trip). Le choix d’un Ural à ,carbu est pour moi une évidence pour limiter les éventuelles risques de pannes au beau milieu d’un désert même si UPS peut garantir l’envoi d’un colis presque n’importe ou sur la planète il n’en demeure pas moins que si on peut éviter ça alors c’est mieux.

        Je vais suivre avec beaucoup d’attention votre voyage qui j’en suis sur m’aidera pour le mien, bonne fêtes de fin d’année.

        Wladimir l’Abeilleur

        1. Salut Wladimir,

          Et merci beaucoup pour ton message.
          Tu as raison pour UPS, le seul problème c’est le délai pour obtenir les pièces.
          Si l’Ural n’est plus roulant et que tu dois attendre 10 jours le colis alors que ton visa n’est que d’un mois, ça peut être la course 🙂

          Gérard m’a donné ton adresse mail.
          Je suis preneur de tes contacts en Mongolie 🙂
          Ça nous aidera beaucoup !

          Amitiés uralistes,
          Jérémy

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