Les Evangiles motocyclistes et la genèse selon saint Manu (EP3)

Chapitre 3 : De l’Angleterre au Japon et à l’Allemagne ou de la Royauté à l’Empire et au Saint Empire.

Revenons à l’époque bénie du temps des GITANE TESTI, donc après une palanquée de 50 cc (moins 0.1 cc) dont j’avais oublié un Strada Paloma déjà en semi épave, le début d’une longue liste, je passe et j’obtiens mon permis moto grosse cylindrée a 16.5 ans en janvier 1971.

C’était sur une Honda 4 cylindres, probablement une 350 cc (500 cc peut être).

De cette période 14-18 et bien que l’on dise que tout se joue dans la petite enfance j’ai gardé le souvenir trouble d’une période mitigée. D’un coté la liberté de l’autre l’ennui de ces dimanches à tourner dans le quartier avec nos meules. Que d’ennui ces dimanches mais la certitude que l’avenir sera bleu comme un ciel de Provence.

Et puis l’assommoir, le coup de bambou : l’orientation scolaire. J’ai pensé jusqu’à présent que mon orientation dans un lycée professionnel était dû à l’incompétence de la conseillère de l’époque.

Moi qui n’aime que l’histoire, la philo (j’ai repassé un bac philo a l’Armée) en quelques mots la culture des livres elle m’envoie derrière des machines-outils et des tables a dessins industriels.

Le fils du toubib du coin lui par exemple il est envoyé au « bon » lycée à Chalon sur Saône, nous les Crassous de HLM en technique. Je n’ai pas oublié son nom, les cicatrices de l’enfance ne s’effacent jamais.

En fait ce n’est pas de l’incompétence d’envoyer les enfants de prolos au charbon mais au contraire une grande intelligence de perpétuer le cycle immuable de la mécanique qui régit les strates des classes sociales.

Les enfants d’ouvriers doivent être maintenus dans le bas, l’Elite dans le haut et ça commence à la crèche et à l’école, les traitements des enfants sont différents. Le système laisse, péniblement, quelques uns réussir pour faire croire que l’ascenseur social fonctionne. Moi je suis passé par l’escalier de service avec arrêt a tous les étages.

Merci donc à l’éducation nationale de continuer à protéger les bons de m’avoir envoyé dans le « technique » car là j’ai appris les bases de l’électricité et de ses raisonnements structurés et un peu de mécanique et surtout j’ai pu continuer en étude Sup à Cluny.

Me voila donc orienté et permis en poche.

Ma toute première moto je le rappelle, une BSA démontée « en cageot »

J’ai retrouvé quelques photos.

Le temps de la cité du stade, le solex, la BSA, HONDA CB 250.

Les photos sont d’époque.

 

Puis vint la seule, la vraie, celle avec laquelle j’ai vraiment roulé, ma CB 250 de 1971 celle que j’ai remontée par nostalgie il y a quelques années et que j’ai toujours.

C’est celle-là :

Évidemment avec un appareil numérique c’est mieux que mon argentique KODAK de 1967.

 

Retour aux 70’s debut 80’s

A cette époque pendant que King Crimson cruisait le long de la route du Tabac et que c’était la fin pour les Doors et le Vietnam je commençais à lire en plus de la philo les récits autant héroïques que surement faux pour la plupart de Sven Hassel.

Les revues de moto parlaient du TT, j’irais trois fois par la suite, des éléphants (une seule fois) et d’un side Russe du nom de Oural. Parait qu’il fallait changer le moteur pour mettre un BM.

Un jour j’aurais un side, un jour. J’ai attendu plus de 40 ans.

En attendant permis voiture ,2 CV, je mets fin à mon sursis et direction l’Allemagne pour défendre notre mère patrie.

Je suis de la génération contestataire, grèves au lycée etc. je me retrouve avec deux liserés rouges et une ancre de marine sur l’écusson au bras et dans les Tanks. Y a-t-il un lien de cause à effet ?

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Le temps des Tanks

Finalement je ne reprendrais jamais mais études. En ces temps glorieux rester quinze jours en attente d’emploi était un exploit, me voila donc en région Parisienne chez MF mais comme l’envie de plus en plus forte me tenaillait de quitter cette vie et cette région je rejoins un grand groupe de BTP et direction l’Arabie Saoudite. Bon je me suis dis à l’époque que ce ne pouvait pas être pire que le foyer des jeunes travailleurs de Chevilly la Rue. Et j’ai eu raison.

Je roule quelque temps dans Djeddah avec une semi épave de 750 Honda que j’ai réussie à démarrer, je me demande encore comment. La seule photo de la Honda à Djeddah dans la cour des « 4 villas »

Puis le mariage et la suite, après une période sans moto nous emmène début des années 80 vers 82 (?) ou une SUZUKI 850 LTD doux chopper autant qu’à cardan me remet en selle. J’ai du travailler quelques mois sur un chantier en Algérie après un tremblement de terre pour rembourser l’emprunt contracter auprès de feu ma belle grand-mère. Merci à elle RIP.

Après une Stella Alpina en 1984, j’y retournerai en 1991 avec la BM R100S, ma belle Suzuki neuve sera enchantée contre un flat BMW d’occaz type R100S carénage RS et avec elle mon seul Elefantentreffen en 85 puis TT en 1986. Une constance chez moi, quand ça marche je change pour du moins neuf, voir du vieux, voir même des emmerdes.

Le retour du premier TT se fera avec la BMW dont le joint SPI (acronyme de Sous Pression Interne et pas d’espion « spy ») de sortie de boite fuit et c’est couvert d’huile jusqu’aux Précieuses et un embrayage du même métal donc glissant comme un H7G6 que nous sommes – difficilement rentrés at home.

La suite : la période classique, le temps du club et ses sorties (à suivre)

 

—-> Lire la suite : épisode 4

 

 

 

4 commentaires sur « Les Evangiles motocyclistes et la genèse selon saint Manu (EP3) »

  1. Plume de plus en plus affûtée et découverte de ton passé en photos ; je vais devenir accro !!! A quand la prochaine publication ?

  2. Magnifique, j’ai eu une 350 CB K2 et en même temps, un cap de dessin industriel en construction mécanique et aujourd’hui en retraite, je roule en Ural.Que du bonheur.

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