Sacha emmène Tamata pour un long voyage – EP 2

Vie quotidienne en voyage

Vivre « Into the wild » suppose d’adapter son mode de vie. En premier se situe le fait que l’on vit au rythme du soleil, en cette saison et ces lieux, on se lève vers 6h00 et on se couche vers 18h00. Avant et après il fait nuit. Comme les nuits sont encore fraîches, j’oriente le bivouac autant que possible vers l’est pour profiter des 1er rayons de soleil, ceux qui réchauffent après une nuit autour de 0° (le minimum rencontré est en Suisse, avec -3°). L’autre est d’accepter de ne pas se laver et ne pas se changer tous les jours. Comme écrit plus haut, aucune douche en 13 jours, c’est par moment éprouvant. Les lingettes c’est bien mais cela reste d’une utilisation limité. Les deux seules toilettes faites avec une source d’eau ont été dans la vieille ville de Dubrovnik, ou j’ai pu me laver le visage et les cheveux dans une vasque, mais un troupeau de japonais est arrivé de nulle part alors qu’il n’était que 7h00 ou 8h00 du matin. J’ai arrêté là ma toilette. L’autre, c’est en Bulgarie, sur un col à environ 1200 m, une petite source discrète ou j’ai pu faire une toilette complète.

Mais cela n’a pas été facile, à 1200 m l’air est frais en cette saison, 13° ou 14° et l’eau doit être à 10°. Donc, pour éviter de trop me refroidir, j’ai commencé par me laver le visage et les cheveux, que j’ai vite séchés et je me suis mis au soleil pour me réchauffer. Ensuite les 2 bras, idem séchage et «lézardage » au soleil. Buste et ainsi de suite. Ouf, une heure de toilette après un sevrage presque complet ça été dur. En fait, ne pas se laver présente plusieurs avantages. Je n’ai pas été embêté par les moustiques ni les grosses bêtes qui hantent mes nuits et, je peux ranger mes chaussettes debout, bien droite à coté de mes bottes, plus besoin de les chercher sous la tente pendant de longues minutes. Sacha, mon compagnon de voyage, est admirable. Puisque je décide souvent d’un coin difficile d’accès pour mes bivouacs, sans lui je ne pourrais pas y arriver. Même au bout d’un pré très banal, en légère pente, le paradis se transforme en galère au petit matin avec la rosée sur l’herbe. Et là, sans la 2ème roue motrice, impossible d’en sortir.

atamata 3

 

atamata 5

Je ne parle même pas de la plage de galets. Je me sers de la seconde roue motrice quasiment tous les jours ou tous les 2 jours, parfois pour seulement quelques mètres.

Le bidon sur le côté devait être une sorte de système ‘’boiler’’ pour fabriquer le l’eau chaude en roulant. La personne qui devait le réaliser n’a pas pu terminer le travail et je dois dire que cela m’a manqué. L’ordinateur est étanche d’origine mais je ne voulais pas non plus quelque chose de trop moderne qui contrasterait avec le reste de la machine. Le boîtier étanche sur le panier renferme donc cet appareil. Je voulais quelques accessoires comme une sonde de température, l’heure, un thermomètre sur le side-car. Je ne voulais pas non plus multiplier les instruments au guidon et j’ai donc trouvé un tout en un.

J’écrivais plus haut en plaisantant que je n’avais pas cassé de rayon, et c’est vrai, mais je suis passé près de la correctionnelle à plusieurs reprises. Notamment en Albanie (je ne pensais pas voir autant de pauvreté en Europe, un pays aussi très sale où les ordures sont partout), les routes (en tout cas les axes secondaires que je privilégie) sont particulièrement en mauvais état. Des trous énormes ne sont pas traités et ne sont pas signalés (évident puisque ce n’est pas une exception mais plutôt une généralité !) et j’ai cru à plusieurs reprises avoir éclaté un pneu.

Un drôle de jeu s’organise sur les routes, les véhicules venant de face font de grandes embardées, comme si un trou pouvait faire plus de dégât qu’une collision frontale !! Du coup, le plus ‘’faible’’ devant céder, c’est moi qui m’écarte en prenant les trous ! Même en ville, les routes ne sont pas terminées et depuis un long moment apparemment. Elles laissant apparaître la ‘’caillasse’’ aux bords bien saillants et, cerise sur le gâteau, les plaques d’égout ne sont pas en place, toujours sans signalement ! Une exception, j’ai trouvé une belle route mais qui ne menait nulle part, s’arrêtant net. Il a fallu rebrousser chemin sur 10 km. Le panneautage est un problème depuis la Croatie, beaucoup de route sont des culs de sac, menant à un village mais n’est pas signalé comme cul de sac.

Il faut dire que j’ai décidé de voyager sans carte (uniquement une carte générale de l’Europe) et sans GPS (mon GPS Europe a décidé que tous les pays au sud de la Croatie n’appartiennent plus à l’Europe ?)

J’utilise la fonction boussole du GPS qui me donne la direction d’un point donné, pour moi c’était Istanbul. Je fais ceci pour développer mon sens de l’orientation. Utiliser le soleil comme repère, lire l’horizon pour deviner que la bonne route passe sur cette montagne ou entre deux autres, ou tout simplement demander sa route en cherchant a se faire comprendre.

.

> Découvrir les autres épisodes du long voyage de Tamata emmené par Sacha (son sidecar Ural)